Dans un contexte marqué par une crise du logement persistante, le phénomène des « Tanguy » connaît une recrudescence inquiétante. Ce terme, popularisé par la comédie d’Etienne Chatiliez, fait référence à ces jeunes adultes, principalement des étudiants, qui, faute d’accès à un logement autonome, continuent de résider chez leurs parents. Cette réalité, soulignée par une récente étude de la Fondation Abbé Pierre, met en lumière les difficultés rencontrées par des millions de Français pour accéder à un logement décent.

Une étude récente de la Fondation Abbé Pierre met en lumière une tendance alarmante : le nombre de jeunes adultes, principalement des étudiants, vivant chez leurs parents a considérablement augmenté au cours des dernières années. Entre 2013 et 2020, environ 250 000 jeunes adultes supplémentaires se sont retrouvés dans cette situation, portant le nombre total à près de 4,92 millions en 2020, contre 4,67 millions en 2013.

Cette réalité, souvent qualifiée de « retour des Tanguy », met en évidence les difficultés d’accès au logement rencontrées par les jeunes générations. Si certains sont satisfaits de leurs conditions de logement, surtout lorsqu’ils sont jeunes, pour beaucoup, cette situation constitue un frein majeur à leur autonomie, en particulier lorsqu’ils ne sont plus étudiants et aspirent à une vie indépendante.

Parmi ces jeunes adultes, on compte 1,26 million de personnes âgées de plus de 25 ans, un groupe généralement préférant vivre de manière autonome. Ce phénomène, amplifié dans les grandes agglomérations, est le reflet du nombre croissant de jeunes arrivant à l’âge adulte. Toutefois, il souligne également la gravité de la crise du logement des jeunes en France.

En plus des 2,4 millions d’étudiants, 1,3 million de jeunes salariés continuent de vivre chez leurs parents, ce qui peut refléter des salaires insuffisants, des loyers élevés ou une pénurie de logements sociaux. Pour faire face à cette situation, la Fondation Abbé Pierre plaide en faveur de politiques du logement plus volontaristes, notamment en matière d’encadrement des loyers, de revalorisation des allocations logement et de renforcement du logement social en général.

Cette étude met en lumière la nécessité d’actions urgentes pour répondre aux besoins des jeunes en matière de logement, en proposant des solutions concrètes et adaptées à leurs situations spécifiques.