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Fin des réverbères à boule : une page se tourne pour l’éclairage public français

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Fin des réverbères à boule : une page se tourne pour l’éclairage public français

À partir du 1er janvier, un symbole des années 1970 s’éteint définitivement dans nos villes : les réverbères à boule. Ces luminaires emblématiques, longtemps présents dans de nombreuses communes françaises, sont désormais jugés inefficaces et nuisibles pour la biodiversité. Leur interdiction, décidée par un arrêté datant de décembre 2018, entre officiellement en vigueur aujourd’hui. Les communes n’ayant pas encore remplacé ces lampadaires s’exposent à une amende de 750 euros par unité.

Des luminaires esthétiques, mais problématiques

Les réverbères à boule, si caractéristiques de l’urbanisme des Trente Glorieuses, présentent un défaut majeur : une déperdition lumineuse importante. Leur conception ouverte vers le ciel entraîne un gaspillage énergétique et contribue à la pollution lumineuse. « Ces lampadaires ne dirigent pas la lumière là où elle est réellement utile, ce qui nuit autant à l’efficacité énergétique qu’à la faune nocturne », explique Benjamin Hogommat, responsable de France Nature Environnement Pays de Loire.

En effet, près de 30 % des vertébrés sont des espèces nocturnes, particulièrement sensibles à ce type d’éclairage. Certaines études ont également révélé une diminution significative de la pollinisation dans les prairies éclairées par ces réverbères. La lumière artificielle perturbe les cycles naturels des insectes pollinisateurs, déjà en déclin, aggravant ainsi les déséquilibres écologiques.

Une mise aux normes coûteuse pour les petites communes

Pour de nombreuses communes, cette transition représente un défi financier considérable. À Piriac-sur-Mer, petite commune de Loire-Atlantique, il reste encore une centaine de réverbères à boule à remplacer. « Si nous devons changer à la fois les mâts et les luminaires, cela pourrait coûter plusieurs centaines de milliers d’euros. Rien que pour les luminaires, on parle de 400 euros l’unité », déplore Rodolphe Beron, adjoint au maire.

Malgré les six années accordées pour se mettre en conformité, certaines municipalités peinent à trouver les fonds nécessaires. « La règlementation est justifiée, mais pour des petites communes comme la nôtre, c’est un vrai casse-tête budgétaire. Nous avançons au rythme de nos moyens », confie un élu local.

Une nouvelle ère pour l’éclairage public

L’interdiction des réverbères à boule marque une étape importante dans la lutte contre la pollution lumineuse en France. Cette évolution s’inscrit dans une prise de conscience globale sur l’impact de l’éclairage artificiel sur la faune et l’environnement. Les nouveaux luminaires conformes, équipés de LED et de dispositifs directionnels, permettent de limiter les nuisances tout en améliorant l’efficacité énergétique.

Pour les communes, ce changement est également une opportunité de moderniser leur parc d’éclairage public et de réduire leur facture énergétique à long terme. « Il s’agit d’un investissement, certes coûteux au départ, mais bénéfique sur le plan écologique et économique », conclut Benjamin Hogommat.

Alors que les dernières boules lumineuses disparaissent des paysages français, c’est une page qui se tourne, mais aussi un pas en avant pour la protection de notre biodiversité nocturne. Un rappel, aussi, que chaque petit geste compte dans la transition écologique.