Dans les quartiers prioritaires, une initiative originale prend vie : celle des kapseurs, ces étudiants qui troquent une partie de leur temps libre contre un loyer modéré et un engagement solidaire. Par exemple, à Montpellier, dans le quartier de La Mosson, ils sont une cinquantaine à vivre cette expérience humaine et collective qui transforme leur quotidien autant que celui des habitants.
Une colocation pas comme les autres
Mia et Chandler, toutes deux étudiantes, ne se contentent pas de partager un appartement. Chaque semaine, elles consacrent plusieurs heures à l’accompagnement scolaire des enfants du quartier. Pour Mia, étudiante en anthropologie, cet engagement est une évidence : « Pouvoir apporter un soutien scolaire et un peu de joie aux enfants, c’est une expérience qui donne du sens à mes études. »
Les kapseurs, en plus de bénéficier d’un loyer réduit – entre 180 et 250 euros – s’investissent dans diverses actions : aide aux devoirs, ateliers culturels, accompagnement de jeunes en difficulté, ou encore organisation d’événements communautaires. Une vraie bouffée d’air frais dans un environnement souvent stigmatisé.
Un programme qui se déploie à l’échelle nationale
Créé par l’Association de la fondation étudiante pour la ville (Afev) en 2010 dans trois métropoles pilotes, dont Toulouse, le dispositif Kolocations à projets solidaires (Kaps) est aujourd’hui présent partout en France. Les seuls critères sont d’avoir moins de trente ans, de consacrer deux heures par semaine à l’accompagnement d’un jeune du quartier et trois heures à un projet collectif qui varie selon les endroits. Le but est de permettre à des jeunes de vivre autrement leur habitat en s’impliquant au quotidien, tout en favorisant la mixité sociale dans ces quartiers. Sans ce système, les étudiants n’auraient pas accès à des appartements de ce type, dans le parc social.
Une expérience qui change des vies
Cette aventure humaine dépasse largement la simple question du logement. Pour beaucoup, c’est un véritable tremplin vers l’avenir. Mia, par exemple, envisage désormais une carrière dans l’éducation populaire, un domaine qu’elle n’aurait peut-être pas envisagé sans cette immersion au cœur de la solidarité de quartier.
Le programme Kaps prouve ainsi que l’engagement des jeunes peut être un puissant moteur de transformation sociale. En s’intégrant dans ces quartiers, ces étudiants changent leur vision du monde et participent à un projet collectif porteur d’espoir. Et au-delà des clichés, ils découvrent un véritable esprit de communauté, riche d’échanges et d’humanité.
Pour en savoir plus, visitez le site officiel de l’AFEV.







