Une nouvelle proposition de loi a récemment fait son apparition à l’Assemblée nationale, portée par la députée Valérie Bazin-Malgras du groupe La Droite républicaine. Elle propose de rendre obligatoire l’installation de caméras de surveillance dans les parties communes des logements sociaux. Cette initiative suscite des réactions, alors que le congrès annuel HLM s’ouvre à Montpellier.
La sécurisation des logements sociaux : une priorité
Selon la députée Bazin-Malgras, l’installation de systèmes de vidéoprotection dans les halls, parkings et espaces communs des bâtiments HLM est devenue une priorité. Elle explique que ces dispositifs sont essentiels pour garantir la sécurité des résidents et préserver les infrastructures financées par la collectivité.
Elle précise que « la vidéoprotection peut dissuader les criminels potentiels, offrant une plus grande tranquillité d’esprit aux habitants et aux gestionnaires de ces biens ». En réduisant les actes de vandalisme et de dégradations, ces caméras permettraient de maintenir des conditions de vie décentes et de limiter les coûts d’entretien des immeubles.
Un financement soutenu par l’État
Pour financer cette mesure, la députée propose que l’État augmente la dotation globale de fonctionnement versée aux collectivités locales qui siègent dans les conseils d’administration des bailleurs sociaux. Ces fonds serviraient à équiper les espaces communs, à la fois intérieurs et extérieurs, de systèmes de vidéoprotection gérés directement par les bailleurs.
En cas d’incident, les enregistrements vidéo pourraient également servir de preuves précieuses lors des enquêtes judiciaires, renforçant ainsi la lutte contre la délinquance dans les quartiers concernés.
Une adoption incertaine
Bien que Valérie Bazin-Malgras porte avec conviction cette proposition de loi, son adoption à l’Assemblée nationale reste incertaine. Son groupe, La Droite républicaine, ne dispose que de 41 députés et 6 apparentés, très loin de la majorité requise. Pour espérer faire passer cette loi, elle devra obtenir le soutien d’un des grands blocs parlementaires, comme la coalition présidentielle ou le Rassemblement National.
Cependant, l’idée de sécuriser davantage les logements sociaux est dans l’air du temps, notamment face à la montée des problématiques de sécurité urbaine.
Les propositions de loi se multiplient pour le secteur HLM
Ce texte n’est pas une initiative isolée. D’autres parlementaires ont récemment proposé des lois concernant le secteur du logement social. Par exemple, le député Jean-Luc Warsmann a déposé une proposition de loi visant à prioriser les demandes de HLM pour les personnes travaillant à proximité de leur logement, afin de réduire les besoins de déplacement en voiture.
Le gouvernement, pour sa part, avait proposé en juin dernier de résilier automatiquement le bail des locataires propriétaires d’un autre bien immobilier après deux ans. Une mesure qui avait provoqué une levée de boucliers chez les acteurs du logement social.
Conclusion : Une proposition controversée
La proposition de loi de Valérie Bazin-Malgras soulève des questions importantes sur la sécurité et la gestion des logements sociaux. Cependant, son adoption dépendra largement des alliances politiques qu’elle saura créer au sein de l’Assemblée nationale. En attendant, ce débat met en lumière les enjeux croissants de la sécurité dans les quartiers HLM et les défis auxquels sont confrontés les résidents et les bailleurs sociaux.